Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 10 février 2004
Sécurité

Nicolas Sarkozy a entamé, lundi, dans la cité de Hautepierre à Strasbourg, ses visites prévues dans les 23 quartiers recensés comme très difficiles

Nicolas Sarkozy a entamé, lundi, dans la cité de Hautepierre à Strasbourg, ses visites prévues dans les 23 quartiers recensés comme très difficiles, en mettant l'accent sur la lutte contre l'absentéisme scolaire et en se défendant des accusations de "stigmatisation" portées par les habitants. "L'absentéisme, c'est la première étape vers la délinquance", a déclaré le ministère de l'Intérieur selon qui un dispositif anti-absentéisme sera mis en place dans les deux collèges de Hautepierre dès 2004, avec la présence d'un correspondant "absentéisme". Ce dispositif devrait également être installé dans les 22 autres quartiers difficiles. Le correspondant appellera la famille dès le premier jour d'absence d'un élève, préviendra la police si la famille n'agit pas et finalement le procureur de la République sera mis au courant si "cela ne suffit pas". Le ministre a rappelé toutes les actions prévues dans son plan pour les 23 quartiers difficiles : le correspondant "absentéisme", un référent policier pour chaque établissement scolaire et des places réservées en internat pour les jeunes de ces quartiers. Nicolas Sarkozy s'est défendu de vouloir montrer du doigt qui que ce soit par ces visites dans des quartiers difficiles. "Personne ne veut stigmatiser Hautepierre", a-t-il dit lors d'une réunion avec des habitants et des animateurs sociaux. "Mais cessons avec le terrorisme de l'immobilisme". "Ici, il y a des problèmes. Avoir choisi Hautepierre est une chance car il y aura des moyens supplémentaires et de nouvelles méthodes d'action qui auront vocation à être généralisées", a-t-il affirmé. "Pendant trop d'années, on a accepté l'inacceptable, quand des bus étaient caillassés, on organisait des colloques, on a banalisé ce qu'on n'aurait jamais dû accepter. La garantie de la prévention c'est que l'impunité, c'est terminé", a dit le ministre. Dans le plan qu'il a présenté le 26 janvier, M. Sarkozy a recommandé aux préfets et aux acteurs locaux de renforcer à la fois répression et prévention. "Je reviens dans six mois", a-t-il lancé lundi à Hautepierre. D'ici là, il a demandé "des propositions précises", s'engageant à "mobiliser les moyens" nécessaires. "Même si la délinquance sur la voie publique a baissé de 9% en 2003, on n'a pas gagné la bataille" à Hautepierre, a-t-il dit, évoquant des incidents graves comme l'incendie du centre culturel du Maillon en octobre et "un chiffre qui ne va pas", à savoir l'augmentation de 2% de la délinquance en 2003 (en baisse de 5% à Strasbourg). "Le problème réel, c'est le travail pour tout le monde", lui a dit un jeune de la cité, parmi une vingtaine admis dans le gymnase après la réunion et contenus jusque alors derrière des barrières métalliques. "Nous, est-ce que vous nous considérez comme des habitants ou comme des délinquants ?" "J'ai une licence de biologie, j'ai 25 ans et je n'ai pas de travail, en braquant les projecteurs sur nous, vous ne nous aidez pas". "Est-ce que c'est aux profs et aux éducateurs de jouer aux flics ?", ont-ils demandé au ministre. Le ministre a fixé comme objectif une "baisse de 3% de la délinquance et de 5% des violences urbaines en 2004" dans le quartier, annonçant la mise en place d'une BAC (brigade anti-criminalité), l'ouverture d'un service d'aide aux victimes au commissariat et d'une permanence de travailleurs sociaux au poste de police.</scri

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